Plantations d’arbres de rues
Par pitié, faites de l’ombre sur nos rues
On ne fait pas assez de place aux arbres dans nos villes. Les piétons n’ont souvent pas accès à des zones ombragées l’été et doivent subir les rafales du vent glacial l’hiver. Ceci augmente les besoins en climatisation et en chauffage des demeures. Cela réduit non seulement la qualité de l’environnement urbain mais aussi la valeur des résidences, le tout diminuant le sentiment d’appartenance des citoyens à leur quartier ou municipalité. Le manque de verdure en ville contribue aussi à l’étalement urbain car les gens sont en quête d’espaces verts et de fraîcheur.
S’il n’y a pas d’espace pour les arbres dans les emprises municipales, leur plantation en devanture des immeubles est le seul moyen d’obtenir de l’ombre sur les rues. Depuis quelques années déjà, on observe dans les nouveaux domaines domiciliaires, commerciaux et industriels, une baisse des plantations d’arbres en devanture sur le domaine privé.
Un grand nombre de propriétaires trouvent que les arbres nécessitent trop d’entretien, qu’ils font des saletés et s’imaginent que leurs racines peuvent briser les fondations de leur bâtiment. Certains ont une telle aversion des arbres poussant près de leur demeure qu’ils n’hésitent pas à les briser, voire même à les asperger d’herbicide afin de les faire disparaître.
Ceux-ci plantent des arbres seulement lorsqu’ils en sont contraints par règlement. Ils en planteront de petites tailles, n’hésitant pas à berner leur municipalité en faisant passer des arbustes pour des arbres auprès de leur municipalité afin d’éviter d’en planter.
Ainsi, plusieurs rues et nouveaux domaines restent dénudés de vie, stériles et sans âme pendant des dizaines d’années. Paradoxalement, nous envions tous l’atmosphère créée par la voûte de verdure des grands arbres situés dans les rues des quartiers de l’après-guerre.
Le truc le plus efficace afin de faciliter l’adhésion citoyenne à la plantation d’arbres de bons calibres, est de créer des thématiques de rue ou de quartier comme c’est le cas dans la Cité-Jardin du Tricentenaire de la Ville de Montréal. Ce type d’orientation municipale est plutôt rare, la plantation d’arbres de rue en façade sur le domaine privé demeure toujours un travail ardu.
En ce qui a trait aux zones commerciales et industrielles, les propriétaires sont plus préoccupés par le nombre de places de stationnement et la visibilité de leurs enseignes que par le verdissement. Ainsi, peu songe à planter des arbres sur leur terrain afin de rendre leur entreprise plus attrayante pour les citoyens et pour la clientèle. C’est ce qui rend la plantation sur le domaine commercial et industriel un réel défi de Société.
Dans le domaine public, les choses ne sont pas plus faciles. Certains vieux quartiers n’ont pas été conçus de façon à permettre la plantation d’arbres de rue. Dans les nouveaux développements les possibilités de verdissement sont souvent analysées après l’implantation des structures. Ce qui complique les opérations de plantation d’arbres de rue car l’espace est limité. Les arbres ont donc peu de place pour se développer et atteindre la maturité. L’une des erreurs du passé a été de planter des arbres en monoculture ce qui a rendu nos forêts urbaines très fragiles aux maladies et ravageurs. On en voit actuellement, les répercussions lorsqu’on constate la quantité de frênes abattus en raison de l’infestation de l’agrile. De plus, on ne favorise pas assez les conifères comme arbre de rue, ce qui en résulte un aspect triste et grisâtre des villes en hiver.
Dans l’aménagement des parcs, nous avons privilégié les pelouses, les sentiers asphaltés, les aires de jeux et les structures de sport en laissant peu d’espace aux arbres et aux arbustes. Les parcs sont ainsi aménagés comme des cours résidentielles. Les espaces verts sont des lieux artificiels qui laissent peu de place à la faune et à la flore indigène et ne permettent pas aux citoyens de se ressourcer et d’oublier la ville sans la quitter. Les municipalités créent des lieux quasi stériles et principalement dédiés aux sports.
Pour contrer la grisaille de nos villes et redonner des airs de noblesse à notre environnement urbain, le Comité Écologique Grand Montréal réalise régulièrement des projets de plantation d’arbres de rue sur le domaine public et privé.
Quelques réalisations:
- 100 arbres de rue plantés dans plusieurs terre-pleins de l’Arrondissement de Saint-Laurent (2008).
- 56 arbres protocolaires plantés sur l’Île Sainte-Hélène en collaboration avec SAP Labs Canada (2008).
- 58 arbres plantés sur le site de Johnson & Johnson Inc. dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (2008 à 2012).
- 3 arbres de calibre plantés sur les propriétés des Cours du Cloîtres dans l’arrondissement Plateau Mont-Royal (2009).
- 17 arbres, 73 arbustes et 10 vivaces plantés sur le site de Certiflo dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies – Pointes-aux-Trembles (2016).
- 116 arbres et 250 arbustes plantés sur le site de Galderma à Baie d’Urfé (2016 et 2018).
- 22 arbres de rue plantés dans un carrefour giratoire à Repentigny (2018).
- 43 arbres plantés au Complexe sportif Gilles-Tremblay à Repentigny (2019)
- 50 arbres de rue plantés à l’Épiphanie (2020).