Verdissement d’écoles
Offrir un poumon de verdure aux enfants
Au début de la colonie Marie de l’Incarnation (1599-1672) enseignait aux autochtones au pied d’un gigantesque frêne au monastère des ursulines de Québec. Cet arbre déjà gros au début de la colonie n’a disparu qu’en 1867. La majorité des institutions scolaires gérées par des congrégations religieuses possédait des jardins médicinaux, des arbres pour l’ombre ou pour les fruits ainsi que de vastes potagers. Certains de nos parents et grands-parents ont même été dans des écoles de rang. Les professeurs résidaient dans l’école et y cultivaient des potagers pour s’alimenter.
La disparition de telles écoles vertes coïncide avec celle de la réforme scolaire et la laïcisation progressive des institutions d’enseignements. Le personnel ne résidant plus sur place, les potagers et les arbres fruitiers n’étaient plus utiles. Les arbres restants sont disparus progressivement mourant de vieillesse, de maladie ou accidentellement sans qu’on ne les remplace. Dans les années 1970, au nom de la modernité, l’asphalte monte en popularité ainsi sous prétexte que les enfants souillent les planchers avec leurs souliers pleins de terre. Les surfaces gazonnées qui servent d’espace de jeux disparaissent. On bétonne et asphalte nos cours d’école, créant ainsi des milieux stériles et sans vie. Certaines administrations scolaires vont même jusqu’à déneiger les cours afin de garder l’asphalte dégagé.
Nos écoles actuelles sont un héritage de nos décisions du passé, la verdure y est rare. L’absence de couvert végétal engendre des coûts en entretien, en chauffage et en climatisation. Par ailleurs, ceci a un impact physiologique et psychologique sur le personnel, les étudiants ainsi que sur les riverains de ces établissements scolaires. Une école plus verte contribue à l’apaisement des enfants rendant les heures de classe plus propice à la concentration. Bien qu’il y ait actuellement une nouvelle tendance à la transformation des cours d’école asphaltée en parcs école et/ou en classes vertes, il reste encore beaucoup à faire pour transformer ces milieux de vie.
Depuis des années, le Comité Écologique du Grand Montréal aide les écoles à modifier leur environnement et à progressivement prendre un virage plus vert en réaménageant leur cours en de réels parcs école pouvant éventuellement redonner à la communauté.
Précisons que ce type de plantation, bien que très apprécié par la population, entraîne inévitablement un certain lot de déceptions. Immanquablement, certains élèves casseront des arbres et des arbustes pour s’en faire des bâtons, des épées ou décorer des bonhommes de neige. De plus, plusieurs écoles comptent sur la volonté et la dévotion des comités de parents pour entretenir les plantations. Ceux-ci oublient de le faire, ce qui entraîne souvent la perte des végétaux en période estivale. Ainsi pour que le verdissement des cours d’écoles fonctionne, il faut un réel changement de philosophie au sein même des institutions. Afin de s’assurer que les efforts de plantations en cours d’école fonctionnent, le CEGM sensibilise les enfants, le personnel ainsi que les parents. Nous ne plantons que des arbres et des arbustes résistants et nous les protégeons avec des clôtures lorsque possible. De plus, les écoles doivent s’engager par écrit à entretenir et à remplacer les pertes végétales à perpétuité lorsque les plantations sont issues de dons en provenance de la communauté. Ainsi, nous insistons sur l’importance de l’arrosage et offrons même de prendre en charge l’entretien à frais minime.
Quelques réalisations:
- École des métiers de l’informatique, du commerce et de l’administration de Montréal: 5 arbres (1998)
- École Notre-Dame du Foyer dans Rosemont: 3 arbres et 30 arbustes (2000)
- École Saint-Jean Vianney dans Rosemont: 5 arbres et 30 arbustes (2003)
- École Rose des Vents dans Rosemont: 3 arbres et 5 arbustes (2004)
- Écoles Alphonse Desjardins dans Rosemont: 3 arbres (2007)
- Cégep de Saint-Laurent : 31 arbres (2008)
- École l’École Félix-Leclerc de Pointe-Claire: 57 arbres (2010).
- École primaire Karonhianónhnha Tsi Ionterihwaienstáhkhwa à Kahnawake:11 arbres, 42 arbustes et 29 herbacées (2017). Une aide technique a été offerte pour la mise en place d’une serre urbaine pour permettre au personnel et aux élèves de découvrir la culture maraîchère.
- École Mgr Mongeau de l’Épiphanie: 11 arbres, 79 arbustes et 5 vivaces (2017 et 2018)
- École Saint-Guillaume de l’Épiphanie: 11 arbres, 10 arbustes et 26 herbacée plus des dons de citoyens (2019)