Cap Saint-Jacques

Emplacement

(2005, 2007-2008)

Un projet expérimental de contrôle du Nerprun mené par le CEGM

À l’extrémité ouest de Montréal, le plus grand des parcs-nature de l’île (330 hectares) offre aux 450,000 utilisateurs qui le fréquentent annuellement une diversité de milieux et de paysages alternant entre des champs, des friches, des zones boisées et riveraines…

Le parc-nature est fortement morcelé et son envahissement par le nerprun cathartique met en péril sa biodiversité. Nous avons expérimenté des méthodes écologiques d’éradication du nerprun et de renaturalisation des sites avec des espèces indigènes dans le but de mettre en place un protocole reproductible à grande échelle.

Le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) est la principale menace qui pèse sur l’intégrité des écosystèmes du parc-nature du Cap-Saint-Jacques. Originaire d’Europe, le nerprun cathartique est une plante étrangère très envahissante des milieux naturels nord-américains. Dans les cas d’infestation extrême, on peut assister à la disparition de la plupart des espèces végétales originales, la faune en dépendant pour se nourrir ou se loger pouvant également être affectée.

Cet arbuste de la taille d’un petit arbre (8m adulte) parvient à envahir les habitats grâce à sa tolérance à une vaste gamme de conditions d’humidité et d’ensoleillement et par sa production considérable de semences. De plus, il supplante les espèces indigènes à cause de l’ombre épaisse que répand son feuillage et de la ramification de ses branches très près du sol. Il est aussi allélopathique, c’est-à-dire capable de produire des substances inhibant la croissance et le développement des plantes environnantes. Celles-ci peuvent également perturber le développement embryonnaire des amphibiens.

Le nerprun cathartique est particulièrement abondant dans trois secteurs du parc où il est devenu l’espèce dominante des communautés végétales établies. Le partenariat proposé par le CEGM à la Division des Grands Parcs et de la nature en ville de Montréal permettra la restauration de ces trois secteurs (pour un total de 14.3 ha), composés d’une friche arbustive abritant viornes, amélanchiers et sureaux ainsi que d’une friche herbacée caractérisée par les asclépiades, les mitrelles, les asters et les rudbeckies.

Objectifs du Projet :

  • Améliorer et explorer les techniques de contrôle de nerprun
  • Réduire considérablement le nombre de nerprun pour limiter la propagation
  • Favoriser la présence d’espèces d’oiseaux forestières rarement observées dans le parc comme la paruline bleue, la paruline noir et blanc et le troglodyte mignon
  • Développer un protocole d’intervention pour la gestion du nerprun

Faits saillants :

  • Ce projet a été désigné finaliste aux Phénix de l’environnement en 2006 dans la catégorie « Protection, restauration ou mise en valeur des milieux naturels et de la biodiversité ».

Travaux effectués :

  • Enlèvement du nerprun
  • Plantation massive d’essences indigènes
  • Installation d’infrastructures fauniques
  • Création d’un dépliant

Quelques chiffres :

  • Nombre d’arbres plantés : 929
  • Nombre d’arbustes plantés : 350
  • Nombre d’herbacée plantées : 1 610
  • Nombre de nerprun retirés : 318 388